L'avenir des maison médicales au forfait est en jeu !
Les maisons médicales sous la loupe des experts !...
Comme vous le savez très certainement, la ministre de la santé, Maggy De Block, a instauré en octobre 2016 un moratoire* sur la création de nouvelles maisons médicales fonctionnant au forfait et elle a commandité à la firme de conseil KPMG un audit* dont l’objectif était d’évaluer les coûts/bénéfices du secteur.
Espace Santé, tout comme l’ensemble des maisons médicales fonctionnant au forfait de la Fédération des maisons médicales et d’autres pratiques forfaitaires (160 au total sur 175 que compte le pays), a participé à cet audit en remplissant un long questionnaire. Les données recueillies portaient non seulement sur la structure de nos coûts et sources de financement mais aussi sur le nombre et les caractéristiques de nos patients, l’organisation des prestations de service, la continuité des soins, les modalités d’inscription et de désinscription, la formation continuée…
Après analyse de tous ces chiffres, la ministre de la santé s’est dite « convaincue de l’importance des maisons médicales dans l’offre générale des soins de santé ». Pour elle la médecine pratiquée en maison médicale fonctionnant au forfait et la médecine générale à l’acte « ont toutes deux leurs mérites et peuvent parfaitement être complémentaires ».
Il faut savoir que le succès des maisons médicales a eu pour effet une forte augmentation du budget confié par l’INAMI à ce secteur puisqu’il est passé de 44 à 147 millions d’euros en 10 ans. Nous pouvons comprendre qu’une telle augmentation interpelle, mais en fait, tout nouveau patient inscrit au forfait, ne dépense plus rien à l’acte pour ses soins de médecine générale, kiné et soins infirmiers. Il s’agit donc bien d’un glissement de budget de l’acte vers le forfait.
A côté de l’audit essentiellement financier, l’étude de l’Agence Inter Mutualiste publiée en décembre 2017 a permis d’affirmer que les conclusions tirées dans l’étude du KCE qui comparait en 2008 les pratiques à l’acte et les pratiques au forfait en matière de coûts pour la communauté et pour les patients, de qualité et d'accessibilité, demeurent valables : « Sur la base de cette étude, nous pouvons conclure que les pratiques fonctionnant selon le système de financement au forfait dispensent des soins dont le coût est identique pour l'assurance maladie, mais qui sont de meilleure qualité en ce qui concerne les indicateurs de qualité examinés dans le présent rapport. En outre, les pratiques sont plus accessibles et meilleur marché pour le patient. Elles constituent donc une plus-value importante pour les soins de première ligne en Belgique ».
Mais il ne s’agit pas de s’auto louanger. Nous pouvons et devons encore améliorer nos pratiques et notre fonctionnement. Les médecins qui nous représentent à la Commission forfait de l’INAMI travaillent depuis longtemps à l’amélioration du système en collaboration avec les mutuelles. Nous devons notamment améliorer la transparence du système. Ce n’est que depuis 2015 que l’INAMI demande un rapport d’activités aux pratiques forfaitaires. Il joue un rôle essentiel dans la régulation de nos pratiques et devrait diminuer les abus. Notre Fédération demande depuis de nombreuses années un meilleur encadrement de la médecine au forfait pour éviter les dérives. La ministre a donné trois mois à la commission forfait pour proposer des améliorations qui donneront lieu à une nouvelle réglementation.
Après cette longue période d’incertitude, nous pouvons nous réjouir de l’aboutissement de cet audit qui aura mis en lumière notre secteur. Malgré les attaques de l’ABSYM, syndicat des médecins défendant une pratique libérale, nous pouvons garder la tête haute et espérer l’ouverture prochaine de nouvelles maisons médicales au forfait sur notre territoire pour permettre de répondre aux attentes et besoins de la population de notre commune.
par Fabienne SAINT-AMAND,
gestionnaire d'espace santé
Lexique :
Moratoire = Décision de suspendre une action, en l’occurrence la possibilité d’ouvrir de nouvelles maisons médicales au forfait
Audit = Procédure de contrôle de la comptabilité et de la gestion d'une entreprise
Pour en savoir plus
Voici deux article du Soir d'octobre 2017 :
Jean-Marc Laasman: "Des milliers de patients attendents"
Jean-Marc Laasman, directeur des Etudes de Solidaris, estime que cette nouvelle étude doit mener à la fin du moratoire. (Voir PDF ci-joint)
Les maisons médicales efficaces pour soigner les plus fragiles et précaires
Une étude Solidaris évalue que leur coût est inférieur au système traditionnel. Les chercheurs ont analysé les données
de patients à Bruxelles, Liège et Gand. La facilité d’accès décide les patients à se faire soigner à temps. (Voir PDF ci-joint)
Voici un article de L’avenir.net d'octobre 2017 :
La ministre de la Santé Maggie De Block menace les maisons médicales fonctionnant au forfait
La ministre de la Santé Maggie De Block a les maisons médicales fonctionnant au forfait dans le collimateur. Depuis un an, un moratoire interdit l’ouverture de ce type de maison médicale et un audit, mené par une firme privée d’experts financiers, est en cours. (Voir PDF ci-joint)
Voici un article de MEDI-SPHERE de septembre 2017 :
Des problèmes d’audition dans l’audit sur les maisons médicales?
«Nous ne sommes pas vraiment entendus», dit-on en substance du côté de la Fédération des maisons médicales (FMM). Pour rappel, Maggie De Block a instauré il y a environ un an un moratoire sur le financement des maisons médicales et commandé à la société KPMG un audit sur l’organisation et la structure des coûts des MM… (Voir PDF ci-joint)
Voici aussi un article du Vif l'Express de juillet 2017 :
La ministre De Block fait effectuer un audit sur les maisons médicales par des lobbyistes de la privatisation des soins de santé.
Depuis deux ans, la ministre de la Santé Maggie De Block (Open VLD) a les maisons médicales dans son collimateur. Elle vient ainsi de lancer une nouvelle attaque, en confiant un audit des maisons médicales - " pour voir si chaque euro est bien utilisé " - à un bureau d'audit commercial international, KPMG. Un bureau connu pour ses positions en faveur d'une privatisation des soins de santé et d'une médecine à deux vitesses. (cliquez sur l'image ci-dessous pour lire l'article complet)